Article Sud Ouest - A La Une Amou
Publié le 10/06/2013 à 0h00 par Pierre Sabathié.

Marilyne Reuschlé a créé son laboratoire de recherche en cosmétique en Chalosse l’an dernier. À 30 ans, elle se démarque de la concurrence grâce à ses démarches innovantes.


Arts & Cos. Traduisez artistique et cosmétique. Sur la route de la Chalosse à Amou, l’ancien bâtiment de canards transformé en éco-laboratoire paraît pour le moins atypique. C’est là que Marilyne Reuschlé, tout juste âgée de 30 ans, a choisi de développer son savoir-faire, dans la recherche et la création de produits cosmétiques bio.

Un pari fou ? Pas vraiment quand on rencontre cette jeune chercheuse. Licence de biologie de la peau, master en recherche fondamentale de cosmétique, une septième année d’études pour
compléter « une vision d’ensemble sur le marketing et le commerce », son implantation au coeur de la Chalosse ne doit rien au hasard. « Je suis née en Alsace, j’ai vécu à Paris, et ma grand-mère, originaire de Dax, habite à Gaujacq. J’ai commencé chez Yves-Rocher, l’Oréal, mais j’ai vite voulu quitter la capitale pour m’installer dans les Landes, et créer un laboratoire de recherche », explique-t-elle.

L’artiste devient « artisan » au printemps 2012, et multiplie les concours pour se faire connaître. Avec succès. Lauréate « Innover pour gagner » dans les Landes, deuxième sur le plan régional, lauréate en catégorie « Green business » du concours organisé par nos confrères
« La Tribune » et « Objectif Aquitaine », et voici la néo-Landaise qui tente sa chance à l’échelon national. En attendant le verdict du jury en décembre, elle reconnaît que « l’innovation est le moyen de s’en sortir ».

Avec des produits locaux
La concurrence est dure dans le secteur de la cosmétique. Les grandes enseignes ont tendance à vampiriser le marché. Alors, pour se démarquer, elle joue les alchimistes et marie les matières premières. « Ma valeur ajoutée, c’est la texture, des produits originaux qui ne sont
pas utilisés partout. Je travaille par exemple avec des producteurs locaux de miel pour élaborer des crèmes de soin du visage. À terme, j’espère développer un partenariat avec les professionnels du kiwi. Ces textures innovantes plaisent aux clients », ajoute Marilyne
Reuschlé. Et ça marche. En cosmétique comme ailleurs, les consommateurs surveillent de plus en plus la traçabilité de ce qu’ils achètent et sont sensibles au « made in France », quitte à devoir acheter les produits plus cher. La jeune créatrice ne vend pas directement ses produits
au grand public. Elle répond au cahier des charges des marques de cosmétique et privilégie le « sensoriel ». « Quand les clients viennent ici, ils comprennent vite que les produits sont bios.
Pour le miel par exemple, je vais leur montrer les ruches qui se situent à quelques minutes du laboratoire. Ils aiment bien se rendre compte sur place de ce que représente l’écoconception », confie Marilyne Reuschlé.

Exportation
Son réseau tissé quand elle était à Paris, des déplacements réguliers en France et à l’étranger et un site internet efficace (1) lui permettent de diversifier sa clientèle. Alors que plusieurs laboratoires ferment en raison de la crise et d’une réglementation sanitaire toujours plus sévère, elle consolide son offre à l’exportation, notamment en Afrique du Nord et en Chine. « Je me charge de tout l’accompagnement, du marketing à la distribution et la communication, en passant par la création, la production et le conditionnement », précise-telle.
Côté production justement, à peine un an après son ouverture, elle compte investir dans ce domaine et agrandir sa structure. À l’heure et même en avance sur son résultat d’exploitation, elle espère pouvoir recruter une ou deux personnes en 2014 pour fabriquer à Amou. « Les
débuts sont prometteurs, mais il faut faire toujours plus de recherche pour intéresser les clients. »
(1) www.artcos-laboratoire.fr

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